Rony Brauman : « L’ingérence n’est pas un droit mais une pratique réservée aux plus forts »
14/01/2022Rony Brauman revient sur le bilan des cinquante ans de l’ONG et affiche son scepticisme à l’égard de la justice internationale.
Rony Brauman revient sur le bilan des cinquante ans de l’ONG et affiche son scepticisme à l’égard de la justice internationale.
Dans son livre, La Traversée. Une odyssée au cœur de l’Afrique, Patrick de Saint-Exupéry met en question la réalité de la traque et des massacres de réfugiés rwandais (hutus) fuyant l’avancée des troupes de l’Armée patriotique rwandaise et de leurs alliés congolais en 1996-97. Cet exercice de remise en cause systématique n’épargne pas MSF dont les équipes sont venues en aide en 1996-97 à ces réfugiés. Or MSF, témoin de première ligne du génocide commis à l’encontre de la population tutsi du Rwanda, fut également l’une des organisations ayant constaté l’intense violence exercée par le nouveau régime rwandais au Zaïre / RDC en 1996 et 1997 à l’encontre d’une population composée aux trois-quarts de femmes et d’enfants. Dans cette lettre, Mego Terzian, président de MSF-France, répond à l’auteur.
Rony Brauman définit la médecine humanitaire et met en avant les problèmes d'ordre politique, médical et logistique relatifs à sa pratique en situation de conflits.
Dans cet article, Rony Brauman examine l'environnement et les pratiques de l'humanitaire dans la guerre, afin de tenter d'en saisir et d'en analyser les enjeux politiques et éthiques. Partant de la création de la Croix-Rouge à la fin du XIXe siècle, il aborde ensuite directement l'époque contemporaine post-coloniale, en variant les échelles et en restituant des points de vue et enjeux contradictoires.
Le jeudi 4 avril 2024 à 18h30, l'équipe du CRASH a eu le plaisir d'accueillir Emilie Medeiros, Eloïs Voisin et Raphaël Torlach pour une conférence sur la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh.
Au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, Rony Brauman appelle à faire preuve de discernement dans la riposte et critique l'utilisation de la formule "crise humanitaire" à propos de la situation en Afghanistan.
Le 7 avril 1994 débuta au Rwanda l’extermination systématique des Tutsis. Une équipe chirurgicale MSF de cinq personnes arriva à Kigali le 13 avril. Jean-Hervé Bradol était membre de cette équipe. En Juillet-Août 1995, la revue Les Temps Modernes publia le n° 583 composé de quatorze articles traitant du génocide des Tutsis. Jean-Hervé contribua à ce numéro par un texte ayant pour titre Rwanda, avril-mai 1994, limites et ambiguïtés de l’action humanitaire. Crises politiques, massacres et exodes massifs (article achevé le 27 mars 1995). L’auteur participa aux convois d’ambulances dans plusieurs quartiers de Kigali, il fut confronté aux paroles et actes menaçant de tueurs miliciens qui tenaient des barrages dans la ville ; toujours à Kigali, il contribua au travail de l’équipe MSF dans un hôpital de campagne du CICR. Des actions humanitaires furent praticables à l’hôpital ; elles étaient dangereuses voire impossibles dans la ville, parsemée de tueurs et de militaires hostiles.
En janvier 2009, huit ONG régionales et internationales se regroupaient pour fonder la Coalition internationale pour la Responsabilité de protéger. La photo figurant sur la page d'accueil de leur site donne le ton.
Rony Brauman revient sur les événements du Biafra en 1968-1969 et du Cambodge en 1979. Se fondant sur l'existence d'une famine (au Cambodge) ou d'un génocide (au Biafra), le discours humanitaire a servi de relais à des propagandes politiques. Quelques années plus tard, il est apparu qu'il n'y avait eu ni génocide au Biafra, ni famine au Cambodge.
Dans cet entretien mené par Michaël Oustinoff en janvier et mars 2022, Rony Brauman décrit comment la perception et les conditions de déploiement de l’action humanitaire ont évolué au fil du temps, dépendantes du contexte géopolitique dans lequel elle s’inscrit. Le fil rouge de cette discussion est l’instrumentalisation de l’aide humanitaire, évoquée à travers plusieurs exemples tels que la famine en Ethiopie, l’intervention en Libye ou la guerre en Ukraine.
Fabrice Weissman souligne la fragilité des arguments invoqués par les organisations humanitaires pour justifier leur soutien à la Cour pénale internationale. Il explique son scepticisme face à l'enthousiasme des ONG humanitaires pour un ordre moral global fondé sur le châtiment judiciaire et les "guerre justes".
En 2006, des délégations du mouvement international de Médecins Sans Frontières se réunissaient au Luxembourg pour débattre de leurs visions de l'action de l'association. Ce texte de Rony Brauman sur les limites de l'action humanitaire s'inscrit dans ce cadre.