Un ouvrage propose une synthèse sur le génocide des Tutsis en 1994, depuis le début de la guerre jusqu’à la mise en place de la politique mémorielle. Au-delà, il retrace l’histoire du Rwanda sur le temps long du XXe siècle, en insistant sur les constructions coloniales et ethniques.
Bien qu’il existe une littérature abondante sur le génocide au Rwanda en 1994, deux récents ouvrages offrent une nouvelle perspective et de nombreuses réflexions. Rwanda, de la guerre au génocide de André Guichaoua guide le lecteur au cœur du drame. Fondé sur des preuves particulièrement détaillées quant aux stratégies et tactiques des acteurs militaires et politiques clés, le livre décrit et analyse les actes des politiciens du génocide. L’ouvrage de Jean-Hervé Bradol et Marc Le Pape, Génocide et crimes de masse, l’expérience rwandaise de MSF, 1982–1997, offre une compréhension unique des conséquences d’un jeu politique meurtrier à la fois du point de vue des travailleurs humanitaires en général et de l’ONG Médecins Sans Frontières en particulier.
Voici une recension du livre de Jean-Hervé Bradol et Marc Le Pape, Génocide et crimes de masse. L'expérience rwandaise de MSF 1982-1997 (CNRS éditions, 2017), rédigée par Clara Egger dans la Revue française de science politique en avril 2018.
L’ouvrage de Judi Rever, In Praise of Blood, récemment paru, a gagné très rapidement une audience internationale. Il consiste en une double mise en accusation : celle du Front patriotique rwandais (FPR) et de son chef, Paul Kagame, mais aussi celle des États et des institutions internationales, qui ont contribué à ce que les crimes commis par le FPR contre des civils hutus depuis 1990 demeurent impunis. L’ouvrage de Judi Rever ne s’en tient pas à la seule investigation, il est conçu comme un réquisitoire au sens juridique du terme : la description des massacres est conduite de façon à établir la qualification de génocide. Et c’est justement cette articulation entre enquêtes et preuves à finalité judiciaire qui, à notre sens pose un problème.
La parution du livre de la journaliste Judi Rever, In Praise of Blood, consacré aux violences commises par la rébellion armée du Front patriotique rwandais (FPR), a relancé les discussions au sujet de l’existence d’un « double génocide ». L’un commis contre les Tutsis sous la direction du gouvernement intérimaire du Rwanda qui prend le pouvoir en avril 1994, après l’assassinat du président Habyarimana. L’autre commis contre les Hutus par le FPR qui s’empare du pouvoir en juillet 1994. Autant la réalité du génocide des Rwandais tutsis prête peu à controverses dans le monde des études rwandaises, autant l’évocation de celui qui aurait frappé les Hutus déclenche des polémiques aussi violentes que confuses. A l’origine de cette confusion, les différentes définitions d’un terme utilisé par au moins trois disciplines : l’histoire, le droit et la politique.
Peut-on écrire sur le Rwanda sans être traité de négationniste? Marc Le Pape tente d'apporter des éléments de réponse dans cet article, publié sur le site The Conversation le 19 octobre 2017.
Cet entretien, réalisé par le site The Conversation, est publié dans le cadre des activités de la Plateforme Violence et sortie de la violence (FMSH). Marc Le Pape et Jean‑Hervé Bradol sont intervenus dans le séminaire dirigé par Michel Wieviorka, Jean‑Pierre Dozon, Yvon Le Bot et Farhad Khosrokhavar le 11 janvier 2018 à la FMSH. Dans cet entretien, ils reviennent sur leur dernier livre, Génocide et crimes de masse: l'expérience rwandaise de MSF.
Rony Brauman est l'invité de France 24 dans le cadre d'un reportage sur des exactions extrajudiciaires commises par les forces de l'ordre et dénoncées dans un rapport de l'ONG Human Rights Watch, publié en juillet 2017.
Cette tribune a été publiée le 27 octobre 2017 dans le journal Marianne. Jean-Hervé Bradol revient sur la polémique autour d'un "Que sais-je?" sur le Rwanda, écrit par le chercheur belge Filip Reyntjens. Au prétexte que Reyntjens y évoque la responsabilité et la face sombre du Front patriotique rwandais (FFR) de Paul Kagamé, les auteurs l'accusent de récrire l'histoire et de banaliser le génocide des Tutsis.