Le camp de La Linière, à Grande Synthe, en Juillet 2016
Analyse

Mise à l’abri, hospitalité ou accueil des réfugiés : les ambiguïtés irrésolues du camp de La Linière

Michaël Neuman
Michaël
Neuman

Directeur d'études au Crash depuis 2010, Michaël Neuman est diplômé d'Histoire contemporaine et de Relations Internationales (Université Paris-I). Il s'est engagé auprès de Médecins sans Frontières en 1999 et a alterné missions sur le terrain (Balkans, Soudan, Caucase, Afrique de l'Ouest notamment) et postes au siège (à New York ainsi qu'à Paris en tant qu'adjoint responsable de programmes). Il a également participé à des projets d'analyses politiques sur les questions d'immigration. Il a été membre des conseils d'administration des sections française et étatsunienne de 2008 à 2010. Il a codirigé "Agir à tout prix? Négociations humanitaires, l'expérience de MSF" (La Découverte, 2011) et "Secourir sans périr. La sécurité humanitaire à l'ère de la gestion des risques" (CNRS Editions, 2016).

Portrait de Franck Esnée
Franck
Esnée

Franck Esnée a débuté sa vie professionnelle sur les planches. D’abord le cirque, puis la danse, et le théâtre contemporain. Il écrit et met en scène, développe une pédagogie de la danse improvisée qu’il enseigne en prison et en psychiatrie. En 2011, il s’oriente vers la solidarité internationale et rejoint Médecins Sans Frontières, en tant que logisticien au Mali, puis en Haïti. Il travaille par la suite avec ALIMA en tant que coordinateur logistique et effectue plusieurs missions, en Afrique essentiellement. En 2015, la crise migratoire le mobilise, d’abord en Grèce où il est coordinateur projets pour MSF, puis en France, en tant que chef de mission.

 

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Suite au démantèlement du camp du Basroch, à Grande-Synthe, et à l’installation des réfugiés sur le nouveau camp de La Linière, au printemps 2016, Michaël Neuman et Franck Esnée ont souhaité revenir sur l'expérience de La Linière et sur l’objet « camp », sa nature et sa gestion. Cet article a été publié dans Alternatives Humanitaires, numéro 5 (juillet 2017).

Le 7 mars 2016, sur la commune de Grande-Synthe (département du Nord), le camp de La Linière ouvrait ses portes à près de 1 300  migrants, venus du sous-bois fétide où ils résidaient depuis quelques semaines ou quelques mois à 4  kilomètres de là. La Linière est née de l’initiative du maire de la ville, Damien Carême, soutenu par Médecins Sans Frontières (MSF) qui a assuré la construction du camp. Le projet fut monté dans l’urgence, entre décembre 2015 et mars  2016 pour parer à l’éventualité de décès dans l’ancien lieu de regroupement et œuvrer à une amélioration des conditions de vie : enchâssé entre l’autoroute A16 et la voie ferrée, le terrain fut équipé de 368 abris en bois de 9 mètres carrés destinés chacun à accueillir 4 personnes. Des espaces communs furent installés et la liberté d’aller et venir garantie par le maire aux migrants qui s’y installèrent. Prévu à l’origine pour abriter les migrants pour l’hiver, le camp n’ouvrit qu’en mars. Un an plus tard, au moment de sa destruction par un incendie volontaire le 10 avril 2017, le camp abritait encore plus de 1 500  personnes, dont les projets d’avenir – tournés en majorité vers la Grande-Bretagne – n’avaient pas varié. L’environnement immédiat avait en revanche été transformé et ce, radicalement : suite au démantèlement du camp de Calais en octobre-novembre  2016 – qui regroupa, d’après certaines associations, jusqu’à 10 000  personnes – et au sort identique réservé à la quasi-totalité des petits campements de la région, La Linière était dès lors le seul lieu de regroupement des migrants toléré par l’État.

Nous avions souhaité revenir dans un premier temps sur la mobilisation et le jeu d’acteursVoir Angélique Muller et Michaël Neuman, « MSF à Grande-Synthe, enseignements d’une improbable coalition d’acteurs », Alternatives Humanitaires, n° 3, novembre 2016, p. 42-51, http://alternatives-humanitaires.org/fr/2016/11/22/msf-a-grande-synthe%E2%80%89-enseignements-dune-improbable-coalition-dacteurs/ qui avaient rendu possible la construction de ce camp. C’est sur l’objet « camp », sa nature et sa gestion que portent cette fois-ci le récit et l’analyse.

LIRE LA SUITE SUR LE SITE D'ALTERNATIVES HUMANITAIRES

 

Pour citer ce contenu :
Michaël Neuman, Franck Esnée, « Mise à l’abri, hospitalité ou accueil des réfugiés : les ambiguïtés irrésolues du camp de La Linière », 5 juillet 2017, URL : https://msf-crash.org/fr/camps-refugies-deplaces/mise-labri-hospitalite-ou-accueil-des-refugies-les-ambiguites-irresolues-du

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