Territoires : l’illusion identitaire
Conférence-débat lundi 16 décembre 2019 de 18h00 à 20h00 dans la salle du 1er étage chez MSF au 14-34 avenue Jean Jaurès 75019 Paris. Streaming et traduction simultanée en anglais.
Peut-on parler des spécificités du Moyen-Orient, de l’Iran ou de la Méditerranée sans réduire ces territoires à une culture ou à une religion ? L’équipe du CRASH vous convie à une conférence-débat en présence de Jean-François Bayart, politologue français qui a consacré des travaux à la sociologie de l’État et aux illusions identitaires.
Parler d'un nombre « sans précédent » de réfugiés est faux - et dangereux
L'affirmation selon laquelle un nombre record de personnes sont déplacées a été un élément essentiel du plaidoyer humanitaire au cours des dernières années, et ce à chaque fois que le HCR, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés, met à jour ses statistiques annuelles.
Mais est-ce vrai ?
Epidémie d’Ebola : l’échec d’une mobilisation sociale
Le 1er août 2018, il y a un peu plus d’un an au Nord-Kivu, les autorités congolaises déclaraient la dixième épidémie de maladie à virus Ebola (MVE) en République démocratique du Congo. Aujourd’hui, l’épidémie est toujours active avec plusieurs dizaines de nouveaux cas relevés chaque semaine. En un an, 3000 personnes ont contracté la maladie, et parmi elles 2000 sont mortes. Un double échec : la deuxième plus grosse épidémie de MVE de toute l’histoire et deux patients sur trois qui décèdent. Comment expliquer cet échec ? Quelles stratégies opérationnelles développer ? Entretien avec Jean-Hervé Bradol, directeur d’études au CRASH, rédigé par Elba Rahmouni.
Borno, Nigeria : un regard critique sur nos opérations
En 2016, la direction des opérations de MSF a souhaité réaliser une revue critique des opérations conduites par l’association dans l’Etat du Borno, au nord-est du Nigéria, entre 2015 et 2016. En réponse, Judith Soussan et Fabrice Weissman du CRASH ont produit, avec le soutien d’Epicentre – le centre d’épidémiologie de MSF – un récit détaillé retraçant la façon dont les équipes de terrain, de capitale et du siège ont analysé la situation, les objectifs qu’elles se sont donnés, les actions qu’elles ont entreprises, les obstacles qu’elles ont rencontrés et les résultats qu’elles ont obtenus. Dans le cadre de ce travail, les directeurs et les cadres opérationnels s’interrogent sur leurs propres pratiques : ont-ils fait preuve d’une mobilisation tardive face à la situation catastrophique des camps de déplacés en zone rurale et à la périphérie de Maiduguri, la capitale de l’Etat du Borno, en 2016 – et si oui, pourquoi ? Que penser a posteriori des choix opérationnels et de l’efficacité des stratégies d’intervention adoptées ? Au-delà de cette mission, que nous apprend cette histoire sur le fonctionnement de MSF et les façons de travailler des équipes ? Entretien avec Isabelle Defourny, directrice des opérations à MSF-OCP, rédigé par Elba Rahmouni.
A quoi sert le droit humanitaire ?
A entendre des porte-parole d’organismes humanitaires, les normes et principes qui fondent leur action sont battus en brèche depuis la fin de la Guerre froide, ce recul mettant en danger les équipes humanitaires et les opérations qu’elles conduisent. Il s’agit de s’interroger sur la pertinence de campagnes et de discours publics visant à réhabiliter le DIH, supposément mieux appliqué dans le passé et dont la promotion deviendrait, au vu des évolutions des conflits armés, un enjeu important de l’action humanitaire contemporaine. C’est donc à une réflexion sur la fonction politique du DIH, éclairée par son histoire, ainsi que par les attentes qu’on peut placer en lui, qu’est consacré cet article.
Yémen : questions sur un dispositif de secours
La situation au Yémen est souvent présentée comme « la pire catastrophe humanitaire au monde », longtemps ignorée par les médias et pour laquelle le besoin d’aide serait vital pour la survie de quasiment tout un pays. Sont ainsi évoqués en soutien de cette argumentation épidémies de choléra, famine et destructions. Il est en fait impossible de connaitre avec précision la situation des quelques 25 à 30 millions d’habitants du pays. Il n’est pas plus aisé de savoir ce qui est fait au Yémen en matière d’aide, alors que les financements y sont très importants. S’alertant de ces diagnostics que ses équipes de terrain relativisent sur certains points, Médecins Sans Frontières a entamé un travail destiné, en s’appuyant sur une démarche quantitative et qualitative, à mieux comprendre ce terrain d’action. Issues d’une revue des documents produits par les organismes d’aide complétée d’une série d’entretiens auprès d’acteurs de l’aide au Yémen, en particulier en zone houthi, les conclusions qui en ressortent sont de plusieurs ordres.