Une famille en Bosnie Hérzegovine
Entretien

Une idée qui prête toujours à polémique

Rony Brauman
Rony
Brauman

Médecin, diplômé de médecine tropicale et épidémiologie. Engagé dans l'action humanitaire depuis 1977, il a effectué de nombreuses missions, principalement dans le contexte de déplacements de populations et de conflits armés. Président de Médecins Sans Frontières de 1982 à 1994, il enseigne au Humanitarian and Conflict Response Institute (HCRI) et il est chroniqueur à Alternatives Economiques. Il est l'auteur de nombreux ouvrages et articles, dont "Guerre humanitaires ? Mensonges et Intox" (Textuel, 2018),"La Médecine Humanitaire" (PUF, 2010), "Penser dans l'urgence" (Editions du Seuil, 2006) et "Utopies Sanitaires" (Editions Le Pommier, 2000).

Isabelle
Delpla

Philosophe, Isabelle Delpla a travaillé, entre autres, sur une étude anthropologique de la justice d’après guerre/justice transitionnelle en Bosnie-Herzégovine.

Cet entretien entre Rony Brauman et Isabelle Delpla par Catherine Portevin est paru dans un hors-série du magazine Philosophie Magazine consacré à Hannah Arendt.

Entretien entre Rony Brauman et Isabelle Delpla

Rony brauman, ex-président de Médecins sans frontières et coauteur du film Un spécialiste, basé sur les images d’archives du procès Eichmann, dialogue avec la philosophe Isabelle delpla, qui a notamment étudié l’action de la justice internationale en Bosnie-Herzégovine. Pour elle, la banalité du mal est un faux concept qui ne permet pas de penser les génocides; pour lui, au contraire, cette formule décrit exactement les processus qui peuvent mener des hommes ordinaires à commettre le pire.

Propos recueillis par Catherine Portevin

Isabelle Delpla: Je tiens à reconnaître d’emblée que c’est grâce à votre film sur le procès Eichmann, pourtant inspiré du livre de Hannah Arendt, que j’ai compris… pourquoi et comment elle s’était trompée sur Eichmann. À tel point que je me demande comment, après avoir vu et revu ces centaines d’heures d’archives, vous défendez encore la validité d’Eichmann à Jérusalem!

Rony brauman: Notre projet avec Eyal Sivan était de porter à l’écran l’argumentation d’Eichmann en la prenant au sérieux, c’est-à-dire en donnant à voir Eichmann en train de s’expliquer. Tout ce que l’on connaissait de son argumentaire jusque-là tenait en une phrase: «J’ai obéi aux ordres.» Or son plaidoyer est beaucoup plus riche. Poussé par le procureur Hausner, il entre dans la description minutieuse jusqu’à l’insupportable de son travail. Son système de défense, la dispersion bureaucratique de la décision et l’obéissance aux ordres, est notre acte d’accusation, face au crime bureaucratique, crime moderne par excellence (avec le crime technologique que représente Hiroshima). Nous ne prétendons pas faire œuvre d’historiens; nous faisons plutôt du procès une expérience de pensée: supposons qu’Eichmann n’ait fait «que» ce qu’il dit… De quel crime doit-il répondre?

I.D: Précisément, prendre la forme procès au sérieux, comme je le propose, évite d’être dupe du personnage et des apparences judiciaires comme l’a été Arendt! Eichmann a suivi les règles du jeu comme le font tous les accusés. Il essaie de minimiser sa responsabilité, en niant ce qu’il connaissait ou approuvait des crimes. Quand Arendt le décrit sans mémoire et sans volonté, elle ne voit pas que cela fait partie de son système de défense. Elle est tributaire d’une vision datée du nazisme, dans les années 1950, selon laquelle il s’agissait d’un système hiérarchique strict où chacun applique des ordres. D’où la thématique de l’homme transformé en robot, que l’autorité dispense de conscience. Pour en avoir le cœur net, j’ai lu les chroniques judiciaires parues à l’époque. Avant l’ouverture du procès, seuls quelques articles sont titrés «La bête» ou «Le monstre». La tonalité générale des portraits, c’est l’homme de la bureaucratie de Max Weber, l’homme remplaçable, réduit à sa fonction. Cette thèse est dans l’air du temps, et correspond de surcroît aux analyses d’Arendt sur les origines du totalitarisme.

Tous les chroniqueurs, cependant, ne la reprennent pas sans distance. Ceux qui – comme Joseph Kessel couvrant le procès pour France-Soir et Jean-Marc Théolleyre pour Le Monde – avaient combattu dans la Résistance ou étaient passés par les camps, pointent la contradiction entre le portrait qu’Eichmann présente de lui-même et l’importance de ses fonctions. Surtout, ils prennent en compte la distribution des rôles, les effets de la procédure dans la progression de la vérité: Eichmann, comme on peut s’y attendre, se dit horrifié par les exécutions; Hausner, dans son rôle de procureur, en fait un monstre. Un procès est une affaire «d’actes de langage», comme diraient Wittgenstein ou John Austin. Arendt, en revanche, ne fait pas la différence entre ce que l’on croit et ce que l’on dit lorsqu’on se disculpe d’une accusation, surtout quand on risque sa peau. Par un geste philosophique assez classique, elle adopte un point de vue supérieur. Son livre est empreint de condescendance et de mépris social et intellectuel. Pour Eichmann, bien sûr, mais aussi pour le procureur, les témoins, la foule, et même les juges…

R.B: Pas pour Landau, le président, dont elle admire les efforts à contenir les débordements extra-juridiques de l’accusation. Mais je vous rejoins sur ce point. Arendt a une vision de bourgeoise cultivée allemande, assez dédaigneuse de toute personne qui parle moins de trois langues et ne maîtrise pas Kant, Schopenhauer et Aristote. Elle exprime ce mépris de classe, y compris à l’encontre d’Israël: elle est choquée par cette foule bigarrée qu’elle voit en arrivant à l’aéroport – «On se croirait en Orient», dit-elle, ce qui n’est apparemment pas un compliment dans sa bouche! C’est vrai, ce regard hautain n’est pas sans conséquences sur la manière dont elle a vu l’accusé.

I.D: Ce n’est pas un élément anecdotique parce qu’il la conduit aussi à se tromper sur le Eichmann historique. Raul Hilberg, qu’avait pourtant lu Arendt, avait déjà montré ce que la bureaucratie nazie réclamait d’inventivité, de la part de ses agents. Or Arendt nous décrit un Eichmann terne et soumis, historiquement invraisemblable. Depuis, l’historiographie n’a cessé de confirmer, avec en particulier le travail remarquable de David CesaraniDavid Cesarani, Becoming Eichmann (2004), traduit en français Adolf Eichmann. Comment un homme ordinaire devient un meurtrier de masse, Taillandier, 2010 (rééd. poche 2014)., qu’Eichmann avait des talents de négociateur très développés. Il est en charge des affaires diplomatiques sur la déportation des Juifs étrangers, il connaît donc parfaitement les obliga- tions internationales qui, en droit, protégeaient les Juifs. Bref, on sait que le Eichmann historique n’est ni médiocre, ni sans initiative – et certainement pas sans pensée.

R.B: Là, nous arrivons au point d’interprétation qui nous oppose… Car, quand Arendt dit qu’Eichmann ne pense pas, cela ne veut pas dire qu’il est stupide! 


« Quand Arendt décrit Eichmann comme sans mémoire et sans volonté, elle ne voit pas que cela fait partie de son système de défense » Isabelle Delpla

I.D: Bien sûr, mais observons les arguments: un des signes de la non-pensée, selon Arendt, est d’être incapable de retour critique sur soi-même, inapte à faire la différence entre le bien et le mal. Mais, là encore, elle ne prend pas en compte la construction de sa défense, à laquelle il se préparait depuis quinze ans. Il était conscient des charges qui pesaient contre lui et de la jurisprudence des procès de Nuremberg et des tribunaux israéliens: l’obéissance aux ordres ne peut être considérée comme circonstance atténuante s’il est prouvé que l’accusé savait que ces ordres étaient manifestement illégaux «pour une conscience humaine». C’est pourquoi le procureur, puis les juges, l’interrogent inlassablement sur sa conscience et ses sentiments. Et lorsque le juge Raveh le lance sur Kant, ce n’est pas pour tester sa culture, mais parce que, si Eichmann a lu et compris la morale kantienne, cela induit qu’il avait les ressources morales pour savoir qu’en déportant les Juifs, il ne respectait pas la personne des autres comme une fin. Pour n’avoir ni à nier ni à désapprouver le crime, il n’a plus d’autre ressource que de répéter obstinément: je ne pensais pas, je n’étais qu’un rouage dans la machine. J’ajoute que Arendt n’avait aucune expérience des procédures judiciaires, mais qu’elle connaissait bien un autre type de procès, traditionnel en philosophie: les théodicées métaphysiques, par lesquelles on juge la responsabilité de Dieu pour l’existence du mal dans le monde. Pour résumer, il existe plusieurs manières de disculper Dieu: soit le mal n’existe pas, c’est un non-être, soit il faut l’admettre comme un mécanisme au sens caché, connu de Dieu seul, dans lequel aucune liberté humaine n’est possible. La «banalité du mal» est à mon avis la reprise contemporaine du non-être du mal, et Eichmann à Jérusalem une moderne théodicée qui permet à Arendt, face à l’impensable moral qu’est le mal extrême, de «sauver Dieu» – et son dieu, c’est la pensée. Si Eichmann ne pense pas, la pensée est sauve.

R.B: Oui, Arendt s’est trompée sur le Eichmann historique, mais elle a fait l’erreur de son époque: le livre de David Cesarani a paru en 2004 [en anglais, NDLR]. J’admets également qu’elle n’a pas assez pris en compte la position d’accusé d’Eichmann: dans son petit costume gris, dans la cage de verre, soumis à l’autorité du tribunal, il n’apparaît pas dans la splendeur effrayante du guerrier de l’Apocalypse avec son uniforme SS noir. Enfin, votre thèse sur la théodicée m’intéresse beaucoup, car Arendt arrive en effet à ce procès avec un objectif: voir le sujet totalitaire sur lequel elle avait travaillé théoriquement et rompre ainsi avec sa théorie du mal radical, faire du mal un non- être, littéralement un comportement «sans racine».

Reste qu’elle prend soin de préciser qu’elle ne croit pas Eichmann «stupide» au sens d’un manque d’intelligence. La non-pensée d’Eichmann n’est pas le contraire de la pensée des philosophes, elle est essentiellement son incapacité, ou plutôt sa capacité délibérément éteinte, à rapprocher expérience et jugement. Eichmann ne peut dès lors ni dialoguer avec lui-même ni se projeter hors de son personnage pour éprouver ce que pouvait être le sort de ses victimes.

Par ailleurs, elle dit dans un entretien avoir été inspirée par une pensée de Brecht selon laquelle la comédie nous dit plus sur l’Histoire que la tragédie. D’où sans doute son ton ironique, parfois caustique, son insistance à raconter les éclats de rire dont elle est saisie lors de l’interrogatoire d’Eichmann, qu’elle traite de «clown». Et de fait, le public, constitué pour une bonne part de rescapés de la Shoah, a ri à plusieurs reprises. Évidemment, c’est un rire grinçant, de surprise, face à un grotesque inattendu. Eichmann parle comme un formulaire administratif, ce dont les germanophones, nombreux au tribunal, se rendent compte tout de suite, et qui produit des effets comiques.

I.D: Mais c’est une langue de circonstances, celle qu’il a adoptée pour le procès… Il était aussi capable de formes d’expression plus exaltées: dans les documents présentés au procès, il parlait même de l’élimination des Juifs comme étant sa mission!

R.B: Qu’il sache parler une autre langue que ce sabir administratif, évidemment! Mais que durant huit mois (interrogatoire puis procès), plusieurs heures par jour, il s’exprime ainsi, sans discontinuer, ne peut se réduire à un pur artifice tactique. Cette langue-là est aussi sa langue, sa langue de fonction, celle par laquelle il pense son travail. C’est précisément cette langue qui s’interpose entre lui et le monde…

I.D: Je doute que le langage puisse s’interposer entre la conscience et le monde. Comme le notait Wittgenstein, obéir à un ordre est comme suivre une règle, et chaque nouvelle application de la règle en demande une réinterprétation…

R.B: Je ne m’aventurerais pas à commenter avec Wittgenstein dont je n’ai rien lu, mais je sais, par expérience (notamment dans l’action humanitaire) comment des mots, des notions « magiques » (l’aide aux victimes, le développement, la neutralité, etc..), du langage donc, peuvent s’interposer entre soi et le réel. La lecture de Eichmann à Jérusalem est associée à un moment décisif de mon parcours. C’était en 1985, j’étais président de MSF qui avait installé une importante mission en Éthiopie où sévissait une famine sévère depuis 1983-84 dans le Nord, la région la plus dense du pays. Les gens étaient regroupés dans des camps, des milliers mouraient, les moyens manquaient. Une intense mobilisation médiatico-humanitaire a permis de mieux répondre à l’urgence.

Mais quelques mois plus tard commencèrent des opérations dites de «réinstallation»: le régime éthiopien orga- nisait manu militari le transfert de groupes vers des destinations inconnues. Ce projet était justifié par des mots que personne ne pouvait contester: rééquilibrage démo- graphique pour s’affranchir des cycles séculaires de famine, développement, réinstallation dans un Sud fertile, réforme agraire, modernisation, scolarisation, neutralité humanitaire, etc. En réalité, un tiers des personnes transférées mouraient durant le voyage ou dans des centres de transit. La «réinstallation» était devenue la principale cause de mortalité!

À ce moment-là, nous n’avions pas toutes ces informations mais assez de présomptions pour nous poser des questions: est-ce que nous ne faisions pas plus de mal que de bien, est-ce qu’en prêtant notre concours à ces transferts forcés nous les sauvions malgré eux ou les condamnions? J’avais ces questions en tête à un retour d’Éthiopie quand un ami philosophe me conseilla de lire Eichmann à Jérusalem. Cela a effectivement modifié mon regard: après cette lecture, je nous voyais quelque part entre Eichmann et les Conseils juifs. Du côté de Eichmann parce que notre sécurité physique n’était pas menacée et que nous agissions de notre propre volonté; et du côté des Conseils juifs parce que, comme eux, nous visions à alléger le sort terrible de ces gens, nous voulions les aider à survivre. Mais, ce faisant, nous nous inscrivions, comme le dit Alain Brossat à propos de l’humanitaire, «dans le cycle même de la catastrophe», c’est-à-dire que nous lui permettions de suivre son cours.

Eichmann à Jérusalem m’a éclairé sur la manière dont un certain langage, technocratique, managérial ou moral, peut faire écran à la réalité – en l’occurrence, le fait qu’il fallait coller le canon d’une Kalachnikov dans les reins des gens pour les faire grimper dans des camions censés les emmener vers un avenir meilleur. J’ajoute que ce change- ment de regard n’a pas été une épiphanie mais un cheminement plus ou moins conscient, jusqu’à une décision claire, celle de protester publiquement contre l’usage des moyens de l’aide à des fins de déportation. Cela nous valut d’être expulsés en décembre 1985. Quelques mois après, les transferts de population ont été stoppés sous la pression internationale. C’était le but.


« La non-pensée d’Eichmann est essentiellement son incapacité de rapprocher expérience et jugement » Rony Brauman

I.D:  Un élément sur lequel s’appuie Arendt pour dire qu’Eichmann ne pense pas, c’est qu’il n’exprime aucun remords. Le poète Haïm Gouri, qui fut chroniqueur du procès, raconte bien l’exaspération ressentie face à cet accusé imperturbable, qui se plaint de son sort plus que de celui de ses victimes. On attend soit la confirmation du monstre, soit son effondrement, et on n’a ni l’un ni l’autre. Peut-être n’est-ce que cela, la «banalité du mal»: un senti- ment plus qu’un concept. Arendt parlait plus d’elle-même et de son exaspération que d’Eichmann…

R.B: Il me semble que la banalité du mal désigne ce mélange de routine et de conformisme, à quoi j’ajouterai la loyauté au groupe. Je pense à l’histoire du 101e bataillon racontée par Christopher BrowningChristopher R. Browning, Des hommes ordinaires. Le 101e bataillon de réserve de la police allemande et la solution finale en Pologne, trad. É. Barnavi, préface de P. Vidal-Naquet, Éd. Les Belles Lettres, 1994 (rééd. 2006).. Ce bataillon de réserve était constitué d’Allemands «ordinaires», des policiers déclassés, trop âgés pour faire des soldats. Ils sont envoyés en Pologne en juillet 1942 où, en seize mois, ils vont abattre 40000 Juifs. Browning montre l’importance de cette valeur de loyauté au groupe, in fine, quand tout est chaotique. C’est ce qui permet le passage de l’ordinaire au problématique et du problématique à l’horreur sans que les gestes et la langue du quotidien en soient modifiés. Le concept de «banalité du mal» m’évoque aussi ces nouvelles munitions, les Dime [Dense Inert Metal Explosive] Bombs, qui ont été employées probablement en Irak et à Gaza. Elles dispersent des millions de micro- particules incandescentes projetées dans un rayon étroit autour de l’explosion dans le but affiché de limiter les victimes collatérales. Mais elles causent en réalité des blessures, lésions et tumeurs absolument insoignables. À mes yeux, les scientifiques, qui se rendent au labo le matin comme n’importe quel chercheur, alors qu’ils fabriquent des machines à produire de la souffrance, collaborent activement à des crimes de masse. Cette formule de «banalité du mal» nous dit quelque chose de cette horreur sans relief, «routinisée» et qui s’habille en civil.

I.D:  Mais parfaitement pensée!

R.B: Non, elle est pensée dans les termes d’Eichmann, c’est-à-dire dans une dissociation totale. Un physicien qui choisit d’exercer ses talents au profit des Dime Bombs repoussera sans aucun doute l’accusation d’infliger la souf- france par goût, et ne décrira pas son travail par ses fins pratiques. Il a un esprit sans doute raffiné, mais on peut aussi dire qu’il ne pense pas, au sens où il met en sommeil sa capacité d’expérimenter autre chose que ce qu’il vit.

I.D:  Admettons qu’il s’agisse là d’une pensée des moyens coupée des fins (notion qu’il faudrait discuter), cette approche ne suffit pas à rendre compte des logiques génocidaires et des processus de radicalisation. Croire à cette pensée des moyens, c’est minimiser l’assentiment aux fins, c’est-à-dire la dimension idéologique et intellectuelle du nazisme.

R.B: Je continue d’objecter qu’il n’est pas nécessaire d’être habité par une volonté d’assassiner en masse pour tout de même le faire. Il est des circonstances où des «hommes ordinaires» peuvent devenir des génocidaires et, comme les policiers du 101e bataillon, se saouler et vomir dans les fossés devant l’horreur qu’ils commettent, mais tuer tout de même de leurs propres mains 40000 êtres humains.

Pour citer ce contenu :
Rony Brauman, Isabelle Delpla, « Une idée qui prête toujours à polémique », 9 février 2016, URL : https://msf-crash.org/fr/droits-et-justice/une-idee-qui-prete-toujours-polemique

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